Ouverture à la concurrence : le Ferroviaire en danger !

Lundi 12 juin dernier, l’ouverture à la concurrence de l’ensemble de l’activité du transport régional a été adoptée par le Conseil régional.
L’UNSA Nouvelle-Aquitaine rappelle son opposition à cette libéralisation dont tout laisse penser qu’elle ne répondra pas aux exigences économiques, commerciales et environnementales qui devraient orienter les politiques publiques.

CR 12 juin 2023.jpg, juin 2023

Le 12 juin la nouvelle convention relative au transport express régional (TER) proposée par l’Exécutif Régional et qui prévoit notamment l’ouverture à la concurrence à partir de 2027 a été adoptée par les soutiens d’Alain Rousset et d’Emmanuel Macron réunis.
L’UNSA et en particulier l’UNSA-Ferroviaire n’ont cessé de rappeler leur opposition à cette libéralisation.

Quels sont les arguments avancés pour la justifier ? diminuer le coût pour les contribuables, améliorer le service, augmenter l’utilisation du train par rapport aux autres modes de transport… Mais qui peut croire que cette nouvelle libéralisation va honorer une de ces promesses quand les pays qui avaient déjà pris cette voie, l’Angleterre en premier, la Suède, le Danemark… reviennent en arrière car le système économique imaginé par les libéraux européens ne fonctionne pas.
Qui plus est, dans ces pays, les subventions des état ou des collectivités accordées au rail non seulement n’ont pas diminué mais ont fortement augmenté. En Grande-Bretagne et en Suède, les subsides attribués au rail ont atteint des niveaux deux à trois fois supérieurs aux niveaux pré-libéralisation et les gouvernements ont dû engager, parallèlement à la libéralisation, d’importants investissements dans les infrastructures ferroviaires et les opérateurs. Concernant le lot Sud-Aquitaine, un nouveau centre de maintenance doit être financé par la collectivité pour un montant de 180 millions d’euros. Un investissement qui n’était pas possible pour la SNCF !

Plus onéreux, plus compliqué pour l’usager !
La libéralisation du fret ferroviaire aura amené à sa disparition avec une privatisation des actifs dans deux filiales de droit privé avec pour corollaire la suppression de centaines de postes d’agents SNCF.
Disons-le brutalement : la concurrence est une opportune pompe à fric pour des opérateurs privés. Comme c’est déjà le cas pour les entreprises qui travaillent pour SNCF Réseau. Quant à la baisse des prix, belle illusion ! ils ont bondi de 70% en 10 ans pulvérisant la vieille antienne qui voulait que le cout SNCF soit 30% plus élevé que celui du privé.
A ce prix, pour le coup, risquent d’être déçus celles et ceux qui attendent que les politiques publiques en matière de transport visent à rendre le train plus attractif que la voiture et contribuent à la transition écologique.
Les conséquences directes ? pour les salariés, un abaissement des droits sociaux avec le passage d’un contrat de travail à un autre ; pour les finances régionales, un accroissement des coûts du Ferroviaire ; pour les usagers, une multiplication d’opérateurs qui n’est pas d’ordre à apporter une plus-value tant en termes de fréquence ou de fiabilité. Et combien de citoyens qui pourraient se sentir trahis par une majorité régionale qui ne se présentait pas de prime abord comme les tenants d’un libéralisme thatchérien ?

Le rail est un service public qui doit servir le public.
L’UNSA dénonce les politiques européennes axées sur les profits, poussant à plus de libéralisation et de concurrence, empêchant le rail d’atteindre son véritable potentiel de colonne vertébrale du transport durable.

230608_DECLARATION_COLLEGE_2_DU_CESER_PROJET_CONVENTION_TER.pdf