Plan de relance : il faut prendre en compte les leçons de cette crise !

Le 24 mars dernier s’est tenu le 2ème Comité de suivi du plan de relance en Nouvelle-Aquitaine coprésidé par le Secrétaire général pour les Affaires régionales de la préfecture de région (SGAR), la Directrice régionale des finances publiques et le Président du conseil régional, Alain ROUSSET. Une centaine de participants parmi lesquels les préfectures des départements néo-aquitains, les chambres consulaires, les organisations syndicales d’employeurs et de salariés…
Passé un échange vif et tranché entre le Président du conseil régional et les deux représentants de l’État, peu d’interventions lors de ce comité.

Sans titre 1.jpg, avr. 2021

D’entrée de jeu, Alain ROUSSET a dénoncé un plan de relance dont les critères sont concentrés entre les mains de l’État et affirmé la nécessité d’une nouvelle décentralisation criante selon lui, en matière de politique industrielle, la région étant plus à l’écoute des PME et des entreprises de taille intermédiaire qui n’ont pas de relais à Paris. Mis en cause également, l’accord de relance financé presque à parité par l’État et par la Région mais dont l’État profiterait pour combler son retard budgétaire dans l’actuel Contrat de plan État-Région.
Si l’UNSA n’est pas toujours en accord avec les choix qui sont ceux du Conseil régional, ces considérations s’approchent en l’occurrence de nos observations.
L’UNSA est intervenue pour faire part d’une réflexion, par ailleurs constatée dans toutes les régions : au-delà des chiffres et du retard budgétaire évoqué plus haut, de nombreuses actions menées sont souvent des projets plus ou moins déjà ficelés qui trouvent leurs financements avec le plan de relance, que ce soit le renouvellement des canalisations d’eau potable ou une opération de valorisation du patrimoine effectuées dans le cadre des dotations de soutien à l’investissement local…
Si ces actions permettent de (re)dynamiser l’économie, nous pensons, à l’UNSA, qu’il faut aussi être attentif que le plan de relance prenne en compte les leçons de cette crise Sanitaire.

Plan de relance et transformation
Certes, certaines actions vont dans ce sens mais pour chaque action accomplie dans le cadre du plan de relance, il conviendrait de se demander si ce qui est fait prépare aux futurs événements, au monde d’après, même si cette expression a d’autant moins de sens que c’est bien le monde dans lequel nous vivons déjà qui est en cause. Une démarche qui devrait être menée à la fois de règle et sans céder aux groupes d’intérêt qui se mobilisent surtout pour relancer ce qui avant la crise a créé les conditions de cette crise (Cf. Déclaration UNSA.pdf).
Dans le domaine de l’agriculture, les financements du plan de relance sont au demeurant plus orientés pour soutenir un modèle dominant que pour accompagner les changements de pratiques. Il semble pourtant crucial pour encourager la « nécessaire transformation agro-écologique » évoquée dans un prochain rapport du CESER, de favoriser et renforcer la place des nouvelles pratiques qui, en particulier depuis le début de la crise sanitaire et de tout ce qu’elle a induit, ont fait la preuve de leurs capacités et réussissent en Nouvelle-Aquitaine.
Rappelons-le, comme le disait Laurent ESCURE sur son blog, « la véritable et alarmante utopie, aujourd’hui, serait de croire que nous n’avons pas à changer nos comportements ni à modifier notre mode de production et que tout peut continuer comme avant. »